Sylvie et Jean-Pierre

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20253

Post 24 publié le 1ᵉʳ aout

Hier, aujourd'hui, demain.

Hier, il y a longtemps, dans une rue de Lacoste par un jour de mistral, un petit garçon ramassait des pierres pour en faire des murailles.

Il parlait aux arbres, aux ombres, aux silences. Il jouait à bâtir des mondes sans savoir qu’un jour, bien plus tard, il lui faudrait reconstruire le sien, morceau par morceau, après chaque épreuve.

Ce garçon, qui avait les poches pleines de rêves et les mains pleines de poussière, c'était moi, c’est à lui que je parle quand j’écris.

À cet enfant-là, et à tous les autres devenus grands, je dis que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais une rivière têtue, bordée de ronces et d’étoiles.

Je lui dis que j’ai chuté, que j'ai douté, que j’ai pleuré parfois, mais que je me suis toujours relevé. Que c’est pour lui que j’écris, et pour tous ceux qui lui ressemblent.

J’écris pour ceux qui ont connu l’incertitude, les virages brusques, les recommencements. Pour ceux qui ont dû s’inventer un lendemain quand le présent se dérobait.

Pour dire que rien n’est jamais perdu.

J’écris pour transmettre.

Pour Sylvie, pour glorifier le sens de notre amour.

Pour mes enfants, pour mon frère, pour mes amis.

Pour les lecteurs, pour les inconnus qui, un jour, croiseront ces mots comme on croise un talisman oublié sous une pierre.

Pour ceux qui trouveront, dans ce récit, une résonance discrète, une main tendue.

J’écris pour que ce chemin, fait de détours, de rencontres, de recommencements, ne reste pas muet. Pour témoigner, pour dire qu’on peut tomber, perdre, douter, et pourtant avancer.

Aujourd’hui,

je ne cherche pas à briller, ni à me raconter pour me glorifier.

Je ne veux pas écrire une légende, mais une vérité.

Celle d’un homme qui n’a jamais cessé de croire que la vie mérite qu’on s’y donne tout entier, même quand elle nous échappe.

Je ne cherche ni reconnaissance, ni pardon, ni gloire.

J’ai voulu faire de mes défaites des tremplins, de mes erreurs des outils, de mes joies des passerelles.

Rien n’est jamais perdu tant qu’on reste ouvert à l’imprévisible, à la tendresse, à la lumière.

Ce n’est pas un testament, ce n’est pas un cri d’adieu, c’est une offrande.

Un chant simple, un peu éraillé peut-être, mais honnête, une lampe posée sur le bord du chemin.

Une manière de dire que tout est possible, que même dans le gris des jours, une lumière existe.

Que le courage, la joie, la volonté ne sont pas des grands mots, mais des élans simples, disponibles à chacun.

C’est une lettre vivante, une ode sans majuscule, une prière sans dogme.

Une façon de dire que j’ai vécu, que j’ai aimé, que j’ai failli, et que pourtant, je suis encore là, debout.

J’ai souvent été un homme simple, parfois fougueux, parfois à bout de souffle, mais j’ai toujours voulu comprendre.

Toujours voulu croire que derrière les revers se cache un sens, une ouverture, une promesse.

Demain,

si je peux vous transmettre un peu de cette force tranquille, alors j’aurai tout dit.

Si mes mots peuvent, ne serait-ce qu’un instant, vous réchauffer, vous faire sourire, ou croire un peu plus en vous-même, alors tout cela aura eu un sens.

Si, dans ces pages, vous trouvez un reflet de vous-même, une force, une lueur, alors j’aurai réussi ce que je suis venu faire ici.

La vie est belle, oui, même dans ses plis les plus sombres, elle n’est pas simple, elle n’est pas douce tous les jours, mais elle est belle, profondément.

Parfois, il suffit d’un mot, d’un souvenir, d’un sourire, pour la faire rejaillir, comme un feu sous la cendre.

Il ne faut pas de grandes aventures pour que la vie soit belle, il suffit de la regarder avec gratitude, et d’oser, de temps en temps, lui répondre avec une voix qui dit simplement « Regarde… regarde comme c’est fragile, et pourtant si lumineux, regarde comme on tient, malgré tout. »

Alors voilà, j'écris pour bâtir encore, pour aimer mieux, et pour que ce petit garçon, quelque part en moi, continue à croire qu’avec trois pierres, un peu de foi, et un cœur vaillant, on peut bâtir un monde.

Et peut-être qu’un jour, quelqu’un, quelque part, ramassera une de ces pierres que j’aurai laissées sur le chemin, non pour bâtir un mur, mais pour y poser une lampe.

 

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Post 25 non publié

Maintenant commence une nouvelle vie, un tourbillon d’entreprises, de réussites, de succès réels ou mitigés et de maigres amitiés.

Les réelles seront encore là plus tard, quand l’homme fatigué ralentira enfin cette vie mouvementée, le jour où il amorcera une retraite anticipée qui finira par une chute brutale.

Entre les deux, vingt années de vie qui ne méritent finalement que quelques lignes, que quelques souvenirs pour ceux qui m’ont accompagné.

Je ne saurais dire combien de temps il m’a fallu pour comprendre un monde dont j’ignorais les codes. Ma forme légère d’autisme ne m’a jamais permis l’usage de carnets d’adresses ni d’accéder aux repères sociaux qui facilitent les relations.

Et combien d'années encore pour admettre que les plaisirs qu’apporte une certaine aisance financière ne sont, en vérité, que peu de chose au regard d’une vie accomplie.

Je ne retire aucune gloire de ce passé parfois fastueux, bien au contraire, je n’en garde que des regrets et la tristesse d’avoir perdu en final l’amour de mes enfants.

Au départ, c’était comme avant, puissance deux.

Jeune patron dans la quarantaine, j’avais le double handicap de n'avoir aucun but à atteindre et aucune idée du parcours à suivre. Je voulais simplement entreprendre, tout essayer pour devenir maître de mon destin. Ma seule école, vous le savez, n’est faite que de volonté.

L'important n'est pas ce que j'ai fait ou pas fait, ce qui compte c'est de vous partager le chemin qui conduira l'individu à l'homme qu'il deviendra lorsqu'il s'éveillera.

Vichy-Foncier, Auvergne-Terres, Auvergne Déco, marchand de biens, rénovation, construction.

Quelques larmes versées par la famille lors de la vente du joli Castel que nous avions acquis à Vichy.

J’avais, dans les caves, créé une sorte de club, où nous organisions chaque mois des fêtes mémorables, réunissant une cinquantaine de personnes. Ne tremblez pas, vous autres, amis et relations de ce passé, je ne raconterai pas d’anecdote, bien qu’aucune ne soit autre chose que des blagues et des fous rires qui se sont effacés.

La vente de ce bien précieux nous était nécessaire, il me fallait de la trésorerie pour développer mes affaires. J’ai apporté à mes premières entreprises la totalité de mon capital, sans même imaginer que je pouvais tout perdre.

C'est de Jean, le premier à nous confier la réalisation de sa maison, aussi droit que la tour de sa construction, dont je me souviens. De lui et d’un grand nombre de clients parmi les centaines, que dis-je, plus d’un millier d’autres qui suivront, dont certains deviendront des amis.

Avec Trabeco, puis Tradieco, la marque que j’ai inventée, ce sont plus de 200 maisons qui sortiront de terre chaque année.

C’est au Lions Club que sont nées la plupart de mes véritables amitiés. Resteront aussi quelques rares fraternités issues de colonnes sans âme.

Boulimique de nouveautés, j’ai eu l’idée de profiter d’une époque qui faisait la part belle aux objets exotiques. J’ai créé l’enseigne « La Boutique du Monde » et distribué, dans cinq villes, les trésors que nous allions découvrir en Asie, notamment. De belles balades, de belles trouvailles.

C’est avec François Michalon que nous avons ouvert une boutique à Roanne. François est un homme aux multiples vertus. Une sorte de magicien visionnaire capable d’apporter des soins aux malades, des prédictions à ceux qui doutent et de la motivation aux sportifs. Financier, éditeur, alchimiste du réel pour ce que j’en sais. Voilà plus de trente ans que nos trop rares échanges sont riches d’enseignement.

Toujours du Lions est née ce que je peux appeler aujourd’hui ma plus grande amitié. Nous n’en sommes même plus là puisque Philippe est mon frère. À ne pas confondre avec les camarades de temple.

Avec lui, à Vichy, nous avons d’autres amis, de vrais amis, la liste serait longue. Je n’écris pas ici mon testament, alors j’aurai peut-être l’occasion de parler de chacun plus tard.

Au hasard des circonstances, j’ai aussi acquis, presque en même temps, une péniche. Un bateau à usage de restaurant et de night-club dont je suis devenu exploitant par Gino interposé, un ami perdu de vue, et une aventure qui ne manqua pas de piquants.

Quelques années plus tard, j’achetai presque simultanément un immeuble à usage de bureaux, et une grande demeure sur les hauteurs de la ville. Elle servit de décor au film « Le Cri du hibou » de Claude Chabrol.

L’immeuble de Vichy ou plutôt de Bellerive, puisqu’il est de l’autre côté du pont, était un ancien hôtel. Il accueillera nos différents bureaux, répartis sur plusieurs étages.

Restait, au rez-de-chaussée, l’ancien bar que j’ai réhabilité en lui gardant la même vocation. Le « Bar du Golf » était ouvert de 18h à 4h, sur accès réservé. Aventure courte, mais que de belles soirées réunissant amis, clients et fournisseurs.

Dans les écuries à usage de garage, j'ai créé une agence immobilière que je vendrai par la suite à mon meilleur collaborateur.

Pardon, j’avais promis quelques lignes.

Mais tout en faisant court, il fallait bien que j’évoque, dans son ensemble, la première partie de cette nouvelle vie.

La suite, je l’espère, sera moins rasoir.

Parfois, plus les aventures sont grandes, moins elles nécessitent de mots.

 

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Post 26 non publié

J’ai un jardin secret que je cultive, laboure et questionne depuis l'adolescence.

Le petit extrait que je vous livre ici est l’annonce d’une autre histoire, une histoire qui commencera après la chute, après la fin de celle-ci.

À la gloire du Grand Architecte de l’Univers.

Le monde moderne voit la Terre comme un lieu à exploiter, non comme un espace d’éveil.

Cette vision sans avenir ne peut que désespérer les hommes de bon sens, contraints de toujours marcher dans les pas de ceux qui les ont précédés.

Et s’il existait des raccourcis, une autre voie ?

C’est celle que j’ai tentée, une quête sans dogme, un travail d’attention et de compréhension.

Alors, des portes se sont entrouvertes sur le merveilleux, j’ai compris que la vraie aventure humaine, c’est la recherche de la lumière.

« L’imagination est plus importante que le savoir », disait Einstein.

L’inhabituel n’est pas impossible à celui qui s’y exerce, notre esprit peut toucher des mondes que nos yeux ne voient pas.

Il suffit parfois d’un instant, d’une clarté soudaine, pour pressentir une autre réalité. Nous en avons tous fait l’expérience, ne serait-ce qu’une fraction de seconde.

Si l’éveil est possible, alors chercher les moyens d’y parvenir devient essentiel, cependant aucune vraie transformation ne se fait sans travail intérieur.

L’éveil donne naissance à une autre manière d’être, il nous libère des peurs, des préjugés, des illusions.

Être vrai, c’est vivre sans se cacher derrière ce que l’on nous a appris, c’est chercher, comme le disait Hermès :

« Visite l’intérieur de la Terre, et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée. »

Notre mémoire va peut-être plus loin que nous, quels souvenirs, quels savoirs anciens sommeillent en nous ?

« D’où te vient ceci, âme de l’homme ? D’où te vient ceci ? »

Les secrets ne sont pas des fables, ce sont des clés.

Pour les trouver, encore faut-il poser la bonne question.

Car « les dieux ne nous parleront face à face que lorsque nous aurons, nous-mêmes, un visage. »

J'ai dit.

 

 

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Post 27 non publié

Avant qu’un homme tout à fait différent, le même, mais plus éveillé, vous entraîne dans une autre histoire, je vais finir de vous raconter celle-ci.

On peut dire qu’un accident a été le vrai tournant de ma vie.

Au volant d'un Dodge Viper, j’ai rencontré sur l’autoroute l’avant d’un camion.

Un témoin qui suivait a déclaré que nous roulions à 170 km/h quand la voiture a fait un tête-à-queue pour ensuite arracher le moteur du camion avant de s’embraser sur la rampe opposée.

Les gendarmes ont parlé de miracle.

Moi, j’ai pensé « Je suis mort, il est temps d’accélérer, de vivre plus vite, le temps est compté. »

Peu après, à Monaco, j’achetais ma première Lamborghini. Ce fut le début d’une autre période, celle des excès, des sorties, des Harley sur la Route 66, à travers l’Europe et le Maroc.

Il me reste alors encore quelques années en scène avant que le plancher ne se dérobe.

Le mot « coule » aurait été plus juste, puisque cet épisode continue avec l’histoire d’un bateau.  J’en rêvais depuis toujours. Peut-être parce que maman nous parlait de l’officier de marine que fut notre père. Allez savoir pourquoi certains rêves ont plus besoin que d’autres de se concrétiser.

Port Canto, un dimanche d’automne, peu de monde, quelques plaisanciers préparent l’hivernage.

Philippe plaisante sur le bateau qui avait justifié notre déplacement, une épave vendue par un charlatan, à mourir de rire.

Soudain, dans le silence troublé seulement par les mouettes, un moteur démarre dans un vacarme de Formule 1, puis un deuxième. On se précipite.

Ce n’est pas un yacht gigantesque, mais un RIVA blanc et rouge. Pas un des célèbres en acajou, juste un open de 12 mètres construit à l’époque du carburant bon marché. Deux V8 de l’AC Cobra dans la cale. Finitions haut de gamme, salon-couchage, salle de bains, cuisine en marbre.

Je raconte ce premier bateau en détail, parce que les premières fois sont les plus marquantes. Même modestes, ce sont elles qui s’impriment à jamais.

Les premières navigations du petit port du Niel aux grandes escales de Porquerolles, San Remo, Gênes resteront inoubliables.

Ce bateau sera suivi d’un second, acheté en Corse. Le retour sur le continent, en pleine tempête hivernale, laissera quelques traces mais pas de renoncement.

Puis vinrent deux opens de 16 mètres, un Fairline, un Cranchi, chacun propulsé par deux moteurs de 750 ch engloutissant 150 litres/heure…

Enfin, « Garance », un deux-mâts de 27 mètres.

Comparés aux yachts de milliardaires, ces bateaux sont minuscules. Mais l’ouvrier agricole que j’étais à 14 ans n’a pas les mots pour décrire ce que cela représentait.

Avec « Garance » et grâce à David, Alain, Yann et Loïc, nous avons créé « Guestboats », une marque, une idée en avance sur son temps, sur tous les loueurs internationaux, Airbnb avant Airbnb.

Premier sur ce créneau, mais sans gloire ni fortune, c’était trop tôt, trop différent, ou plus simplement trop grand pour mes compétences. Dommage.

Pendant presque dix ans, ce bateau fut ma maison.

Une semaine à bord, une semaine au Sofitel à Vichy. Une semaine sur le terrain, l’autre à réfléchir.

De cette alternance sont nés « Tradieco », mon beau succès, et d’autres projets, moins visibles mais tout aussi efficaces.

Avec les bateaux, j’ai eu l’immense bonheur d’accueillir sur le précédent, un homme extraordinaire, puissance 4 et sa famille.

Un mois de navigation, trente jours à l’écouter se raconter. Mes aventures à côté des siennes, sont du pipi de chat.

Francis, un vrai entrepreneur, m’a tout dit ou presque. Je n’ai rien oublié et je pense à lui chaque fois que j’hésite en me disant « Lui n’aurait jamais reculé. »

Dix ans à vingt jours par mois sur les ports de la Méditerranée. Autant de rencontres, d’histoires, de confidences. Des chefs d’entreprise, des artistes, des cuisiniers, des gens célèbres ou discrets. Entre terre et mer, j’ai mangé la vie avec un appétit féroce.

Un jour de septembre, le voilier a fait sa dernière traversée entre la Corse et Cannes.

C’était au lendemain du mariage de mon fils, le début de la retraite.

 

 

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Fin provisoire

 

Pour Jean-Pierre, cette histoire s'achève,

une autre va commencer !

Donnez votre avis : info@double-chance.fr

 

Date de dernière mise à jour : 04/08/2025