Post 24 publié le 1ᵉʳ aout
Hier, aujourd'hui, demain.
Hier, il y a longtemps, dans une rue de Lacoste par un jour de mistral, un petit garçon ramassait des pierres pour en faire des murailles.
Il parlait aux arbres, aux ombres, aux silences. Il jouait à bâtir des mondes sans savoir qu’un jour, bien plus tard, il lui faudrait reconstruire le sien, morceau par morceau, après chaque épreuve.
Ce garçon, qui avait les poches pleines de rêves et les mains pleines de poussière, c'était moi, c’est à lui que je parle quand j’écris.
À cet enfant-là, et à tous les autres devenus grands, je dis que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais une rivière têtue, bordée de ronces et d’étoiles.
Je lui dis que j’ai chuté, que j'ai douté, que j’ai pleuré parfois, mais que je me suis toujours relevé. Que c’est pour lui que j’écris, et pour tous ceux qui lui ressemblent.
J’écris pour ceux qui ont connu l’incertitude, les virages brusques, les recommencements. Pour ceux qui ont dû s’inventer un lendemain quand le présent se dérobait.
Pour dire que rien n’est jamais perdu.
J’écris pour transmettre.
Pour Sylvie, pour glorifier le sens de notre amour.
Pour mes enfants, pour mon frère, pour mes amis.
Pour les lecteurs, pour les inconnus qui, un jour, croiseront ces mots comme on croise un talisman oublié sous une pierre.
Pour ceux qui trouveront, dans ce récit, une résonance discrète, une main tendue.
J’écris pour que ce chemin, fait de détours, de rencontres, de recommencements, ne reste pas muet. Pour témoigner, pour dire qu’on peut tomber, perdre, douter, et pourtant avancer.
Aujourd’hui,
je ne cherche pas à briller, ni à me raconter pour me glorifier.
Je ne veux pas écrire une légende, mais une vérité.
Celle d’un homme qui n’a jamais cessé de croire que la vie mérite qu’on s’y donne tout entier, même quand elle nous échappe.
Je ne cherche ni reconnaissance, ni pardon, ni gloire.
J’ai voulu faire de mes défaites des tremplins, de mes erreurs des outils, de mes joies des passerelles.
Rien n’est jamais perdu tant qu’on reste ouvert à l’imprévisible, à la tendresse, à la lumière.
Ce n’est pas un testament, ce n’est pas un cri d’adieu, c’est une offrande.
Un chant simple, un peu éraillé peut-être, mais honnête, une lampe posée sur le bord du chemin.
Une manière de dire que tout est possible, que même dans le gris des jours, une lumière existe.
Que le courage, la joie, la volonté ne sont pas des grands mots, mais des élans simples, disponibles à chacun.
C’est une lettre vivante, une ode sans majuscule, une prière sans dogme.
Une façon de dire que j’ai vécu, que j’ai aimé, que j’ai failli, et que pourtant, je suis encore là, debout.
J’ai souvent été un homme simple, parfois fougueux, parfois à bout de souffle, mais j’ai toujours voulu comprendre.
Toujours voulu croire que derrière les revers se cache un sens, une ouverture, une promesse.
Demain,
si je peux vous transmettre un peu de cette force tranquille, alors j’aurai tout dit.
Si mes mots peuvent, ne serait-ce qu’un instant, vous réchauffer, vous faire sourire, ou croire un peu plus en vous-même, alors tout cela aura eu un sens.
Si, dans ces pages, vous trouvez un reflet de vous-même, une force, une lueur, alors j’aurai réussi ce que je suis venu faire ici.
La vie est belle, oui, même dans ses plis les plus sombres, elle n’est pas simple, elle n’est pas douce tous les jours, mais elle est belle, profondément.
Parfois, il suffit d’un mot, d’un souvenir, d’un sourire, pour la faire rejaillir, comme un feu sous la cendre.
Il ne faut pas de grandes aventures pour que la vie soit belle, il suffit de la regarder avec gratitude, et d’oser, de temps en temps, lui répondre avec une voix qui dit simplement « Regarde… regarde comme c’est fragile, et pourtant si lumineux, regarde comme on tient, malgré tout. »
Alors voilà, j'écris pour bâtir encore, pour aimer mieux, et pour que ce petit garçon, quelque part en moi, continue à croire qu’avec trois pierres, un peu de foi, et un cœur vaillant, on peut bâtir un monde.
Et peut-être qu’un jour, quelqu’un, quelque part, ramassera une de ces pierres que j’aurai laissées sur le chemin, non pour bâtir un mur, mais pour y poser une lampe.
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